L’Algérie est un exemple typique d’une fiction territoriale identitaire comme le colonialisme en a produit un peu partout dans le monde. Fiction, car l’Algérie a surgi de nulle part d’un processus inachevé des dominations successives ottomanes et françaises, incapables l’une et l’autre de déchiffrer les constantes de populations sans soubassement culturel, encore moins historique.
Des deux colonisations, c’est la française qui pêche par l’insuffisance de son impact sur des populations qui n’ont reçu comme seul lègue, que des dogmes doctrinaires sans lien avec leur réalité. Ainsi l’Algérie s’était-elle retrouvée, au lendemain de l’indépendance, embarquée dans un socialisme supposé scientifique dont elle n’a retenu que les aspects dogmatiques les plus pernicieux. Pernicieux, car très éloignés de l’aspiration primordiale de populations si longtemps dominées : la liberté. Effectivement la « révolution » algérienne, prisonnière de ses dogmes, notamment celui d’une illusoire collectivisation empruntée à la Russie soviétique, n’a fait que confisquer les libertés.
L’effacement des libertés individuelles par ceux qui ont prétendument libéré le pays, n’a apporté aucun changement perceptible par les populations qui ont juste troqué la domination étrangère contre la domination des gradés. Le dogme de la dictature du prolétariat, crédo des démocraties populaires, semble avoir dérivé vers une insoutenable dictature d’une nomenclatura avide et brutale.
Ce parcours chaotique empêche l’éclosion d’une conscience collective et favorise par conséquent l’assujettissement des populations. Comment s’en affranchir ? La voie la plus sûre est de rompre avec tout élément qui peut rappeler de près ou de loin rappelle la domination étrangère. À commencer par le nom Algérie !
On sait que le pays a été baptisé en 1839 par le ministre français de la guerre de l’époque, qui dans une circulaire a imposé le qualificatif Algérie à tous les territoires rachetés aux Turcs de la Régence d’Alger, et des autres territoires spoliés aux pays limitrophes.
Garder cette appellation pour toujours, c’est garder la trace indélébile de la domination française. Apparemment il y avait comme une volonté de s’en affranchir, car dès le début de l’indépendance, le sinistre Boukharrouba avait confié à l’inénarrable Abou Kacem Saadallah le soin d’inventer une histoire au pays. La démarche a tourné court puisque l’historiographie officielle algérienne, croyant prendre un raccourci en se livrant à un hold-up obscène sur le patrimoine culturel du Maroc, a manqué totalement sa mission de faire éclore une identité pour le pays.
Abstraction faite que l’histoire d’un pays ne s’invente pas, il aurait fallu commencer par le commencement en donnant un nom au pays. Le nom est le point de départ de toute identité.
Beaucoup de pays en ont changé. Pour oublier Cecil Rhodes, la Rhodésie du Sud est devenue le Zimbabwe, celle du Nord la Zambie, la Haute Volta est devenue le Burkina Faso, et le Dahomey a pris pour nom le Bénin. Les changements de noms ont concerné de nombreuses villes comme par exemple Léopoldville devenue Kinshasa, ou Salisbury devenue Harare. Le Maroc, immédiatement après l’indépendance, a montré la voie en restaurant les noms des villes débaptisées par les Français. Ainsi Port Lyautey est-il redevenu Kénitra, Petitjean Sidi Slimani, etc…
Se débarrasser des scories de la colonisation passe nécessairement par le changement de tout nom qui pourrait rappeler la douleur du passé colonial. En l’absence de référentiels historiques pour trouver le nom adéquat, pourquoi ne pas identifier le pays par sa position géographique. C’est le cas de l’Afrique du Sud ou de la République Centre Africaine. L’Algérie aurait pu retenir le nom de Maghreb Central. D’ailleurs c’est comme tel que cet espace géographique était désigné par les historiens arabes. Si le Maroc était le Maghreb Al Aksa et la Tunisie le Maghreb Al Adna, entre les deux il y avait le Maghreb Al Awsat.
Appellation neutre, sans prétentions, et conforme à la réalité. Dans un certain sens, un retour aux sources ! A défaut ?
Avec leur férocité coutumière, les réseaux sociaux commencent à s’emparer du problème et l’Algérie y est affublée de noms loufoques. Depuis longtemps, dans l’oriental à Oujda, on taquinait les Algériens en les désignant par « Kraghla », et aujourd’hui certains vont jusqu’à appeler l’Algérie , la « Kraghoulie ». D’autres proposent le « Houkistan », le pays de Houk, Houk étant le terme prise par les Algériens pour tout désigner.
Cet humour stupide jusqu’à devenir insoutenable, rappelle que la nature a horreur du vide. Plus l’Algérie tarde à se doter d’une identité et du nom correspondant, plus elle laisse libre cours à ses détracteurs de l’affliger d’appellations vexatoires. Il est plus que temps que ce pays devienne vraiment indépendant !
Abdelahad Idrissi Kaitouni.
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