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Et si le Maroc et l’Algérie se mettaient d’accord sur leur rupture définitive ?

Dernière mise à jour : 9 janv. 2023




Plus d’une fois le Roi du Maroc s’est dit disposé à reprendre le dialogue avec l’Algérie. Maintes fois réitérée, cette politique de la main tendue est obstinément rejetée par la partie algérienne. L’insistance du Roi est accueilli avec agacement par la junte, qui va jusqu’à y voir des formes de provocations répétées.


Le Roi continue à croire à une possible réconciliation. Il sait que les chances d’y parvenir sont minces, mais en tant Chef d’État il ne peut et ne doit faire autrement, même s’il sait par ailleurs que l’écrasante majorité de ses sujets sont pour un divorce définitif et sans retour.


La politique de la main tendue fait illusion chez nombre de Chefs d’États amis qui y voient l’opportunité d’une médiation. Ils partent du principe que si une partie, en l’occurrence le Maroc, se dit disponible pour dialoguer, c’est que la moitié du chemin est fait. D’ailleurs aucune tentative de médiation n’a commencé par Rabat, car les candidats médiateurs réduisent inconsidérément les doléances du Maroc à un seul point : pas d’atteinte à sa souveraineté sur ses provinces sahariennes. On a vu donc toutes les tentatives de médiation commencer à Alger et mourir à Alger-même, tant les demandes algériennes relèvent de la démence.


Je crois que le moment est venu de demander à nos amis de ne plus jamais tenter de médiation, sauf si c’est pour conduire les deux parties à négocier les conditions d’une rupture définitive et sans appel. Le Maroc doit refuser de céder à des pressions amicales qui avec le temps deviendraient des pressions plus fortes, et finiraient en fin de parcours à le projeter dans une belligérance qu’il a su éviter jusque-là. Ce risque amène nombre de Marocains à estimer toute médiation comme un acte hostile.


Pour ne pas se contraindre à considérer comme hostile toutes velléités de médiations, nous sommes dans l’obligation de repenser la liste de nos doléances : Après la reconnaissance de notre souveraineté sur le Sahara et la dissolution du Polisario, l’Algérie se doit de restituer au Maroc les territoires du Sahara oriental qui ont indûment été annexés par la France au profit de son ex-département. L’Algérie se doit aussi d’indemniser le Maroc pour toutes les pertes subies du fait de la guerre qu’elle lui a imposée. De même qu’indemniser les dizaines de milliers de Marocains chassés d’Algérie en 1975.


Avec un tel « cahier des charges », le Maroc part en position de force. Et cela découragera les candidats médiateurs face à de telles exigences. Ainsi le Maroc aura-t-il fermer la porte à tout compromis, rendant caduque d’éventuelles médiations. La main restera toujours tendue pour le cas où l’Algérie voudrait s’en saisir pour négocier les modalités pratiques de la mises en œuvre de nos exigences.


D’aucun dirait que ce n’est pas sérieux une rupture définitive entre les deux pays. La solution, loin d’être l’idéal, semble être commode pour l’une et l’autre partie. Chacun trouve un intérêt à être le plus éloigné possible de l’autre.


Le Maroc ne s’est jamais mieux porté que depuis la fermeture des frontières. Il aspire à devenir le futur dragon de l’Afrique, et ne pense y parvenir que s’il est à l’abri de toute connexion avec l’Algérie. Si vous avancez que la fermeture des frontières coûte un à deux points du PIB chaque année, on vous rétorquera que ce n’est pas cher payé si c’est pour nous préserver contre les maléfices d’un voisinage toxique. Notre bien-être demeure la réponse la plus appropriée à leurs manigances !


L’Algérie se veut dans une situation comparable dans la mesure où la junte militaire clame à qui veut l’entendre et la croire que l’Algérie n’a jamais aussi prospère et que les seules entraves à son progrès proviennent des « agissements » de l’ennemi marocain. Apparemment tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, et tout ce qui ne marche pas est le fait du Maroc, et exclusivement du Maroc. Il devient vital pour l’Algérie de s’en éloigner !


Puisque les deux parties semblent trouver leur compte dans cette séparation, pourquoi chercher à les réconcilier alors qu’un rapprochement est de nature à perturber la marche de l’un et de l’autre.


Ces propos me dérangent moi-même. Je suis offusqué par ce que je viens d’écrire car cela ne me ressemble guère. Alors que je me crois sincèrement être un homme de compromis, je prône le contraire dans ce conflit qui nous oppose à l’Algérie. Pire encore, mes préconisations d’une rupture définitive et sans appel m’éloigne davantage de ce que je suis.


Qu’est-ce qui explique ces propos totalement décalés par rapport à mes convictions ? J’avoue piteusement que j’ai cédé à la colère sourde quand j’ai entendu sur YouTube un influenceur algérien-vedette (450 000 abonnés) dire qu’une terrible famine frappe 25 à 30% de la population du Maroc. Il rajoute qu’en plus de la famine, ce qui inquiète davantage ce sont les 50% de Marocains qui souffriraient de graves troubles psychiques, et qui expliquerait, selon lui, la passivité des Marocains face aux exactions du Makhzen.


Est-ce que l’inanité de ces propos valaient ma colère ? Je suis d’autant plus honteux d’y avoir cédé, alors que j’avais signé il y a deux ans une chronique où je disais que rien de ce qui est algérien ne mérite notre colère ( chronique que vous pouvez consulter en cliquant sur le lien : https://www.nouveaudonquichotte.com/post/ndq-algérie-ils-ne-méritent-même-pas-notre-colère ).


J’y écrivais que la colère est une punition qu’on s’inflige à soi-même pour une faute commise par une tierce personne. Je mérite donc cette flagellation alors que j’aurais dû ignorer le provocateur, car c’est le plus sûr moyen d’exacerber ses ressentiments et et le laisser se morfondre avec les démons qui le rongent. La haine finit par détruire le haineux !


Abdelahad Idrissi Kaitouni.

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